Voitures électriques : personne ne sait combien elles consomment vraiment – carfree.fr
«n août 2015, le magazine Auto-moto rapportait avoir mesuré les consommations des autolibs en circulation dans Paris, et avoir relevé qu’elles consommaient plus d’énergie à l’arrêt qu’en déplacement. « Sachant qu’une autolib effectue en moyenne quatre rotations par jour, de 12,5 km chacune, soit 50 kilomètres pour trois heures de roulage au terme de la journée, cela signifie qu’elle reste branchée 21 heures par jour. Il faut deux heures de recharge pour compenser la consommation de roulage (7,5 kWh). Il reste donc 19 heures de charge uniquement destinées à maintenir la batterie à la bonne température. Cela correspond à une consommation minimum de 9,5 kWh par jour », remarquait le magazine.
Des relevés effectués par une association d’experts en énergie confirme ce chiffre [5]. « Avec une puissance nécessaire de 500 watts pour le maintien à chaud, on arrive même à 10, voire 11 kilowatts-heures par jour, sans rouler, rapporte l’un d’eux. J’imagine que le groupe travaille sur ce point qui pénalise vraiment le rendement final du véhicule. » En faisant des relevés sur quatre mois, des propriétaires de Bluecar ont évalué qu’ils avaient consommé 6.306 kilowatts-heures pour parcourir 6.810 kilomètres. Soit près de un kilowatt-heure par kilomètre, ce qui nous éloigne des données affichées par la presse professionnelle [6]. « Mais puisque c’est le temps d’arrêt qui plombe le résultat final, en l’utilisant beaucoup, on peut faire baisser ce ratio », tempèrent ces utilisateurs. Une manière insolite de moins dépenser d’énergie.
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La plupart des fabricants reconnaissent qu’il existe une différence entre consommation homologuée et consommation réelle. « Pour la Zoé, on est à 240 kilomètres en cycle homologué, et on arrive à une distance comprise entre 150 et 175 kilomètres en consommation réelle, explique le service presse de Renault. Ce qui joue le plus sur l’autonomie des voitures c’est le type de conduite (plus ou moins sportive), qui peut faire varier la consommation de 20 % d’un conducteur à l’autre, et la température extérieure. » En hiver, l’autonomie peut descendre à 100 ou 110 kilomètres à cause de l’utilisation du chauffage. Un particulier inconditionnel de la Zoé livre les conditions dans lesquelles il parvient à de bonnes performances, qui approchent celles données par le cycle homologué : sur un parcours de 186 km, avec une vitesse moyenne de 36 kilomètres par heure (soit 4 heures et 34 minutes de trajet), il obtient une consommation moyenne de 11, 9 kWh par kilomètre [7].
« Un Kangoo électrique en tournée postale (avec de nombreuses phases d’arrêts et de redémarrage, comme dans un embouteillage, NDLR) consomme en moyenne 28 kilowatts-heures pour 100 kilomètres », rapporte La Poste. Soit plus de deux fois la consommation théorique affichée.
Pour chauffer l’air de l’habitacle, il faut des watts supplémentaires. « Quand on utilise le chauffage d’un véhicule électrique, la surconsommation peut varier de 7 à 25 %, selon les cycles », dit Maxime Pasquier. Dans un bouchon, en hiver, on dépense plus d’énergie pour se chauffer que pour se déplacer. « Il y a un axe de recherche à pousser sur des modes de chauffage tels que la pompe à chaleur », poursuit l’ingénieur. Le groupe Renault, qui a équipé ses Zoé de pompes à chaleur, lesquelles produisent de la chaleur grâce à un mécanisme de climatisation inversée [8], assure que cela divise par deux la consommation d’énergie lorsqu’on allume le chauffage.
Sun 10 Jan 2016 06:32:06 AM CET - permalink -
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