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Masques FFP2 et Covid : stop à la désinformation !
57 médecins, épidémiologistes et chercheurs dénoncent les préconisations "infantilisantes" des autorités sanitaires et appellent à généraliser ce masque plus protecteur.
Le port d'un masque FFP2 "pourrait donner un faux sentiment de sécurité", selon 400 hygiénistes français qui cosignaient une tribune dans Le Monde du 24 janvier 2022. Dès lors que nous sommes dans un lieu clos, pour se protéger d'un virus très contagieux se transmettant majoritairement par voie respiratoire, il est pourtant logique de porter un masque à haut pouvoir filtrant tel que le masque FFP2.
l est établi par la communauté scientifique internationale, et reconnu par l'OMS, que le coronavirus se transmet principalement par le biais d'aérosols et en lieu clos. Les contaminations se produisent essentiellement en inhalant (par le nez et/ou par la bouche) des particules virales en suspension dans l'air. De son côté, le porteur du virus, en expirant - toujours par le nez et/ou par la bouche -, diffuse un "nuage" de particules infectées qui peut être formé de gouttelettes mais aussi et surtout d'aérosols plus petits qui peuvent rester jusqu'à plusieurs heures en suspension dans l'air, pouvant même contaminer à distance. Le débat sur la transmission aérienne qui s'opposerait à celle par contact, héritée de l'histoire de l'infectiologie depuis la fin du XIXe siècle est anachronique tant le consensus sur le caractère aéroporté de ce virus est désormais admis.
Face au très transmissible variant Omicron, le masque FFP2 (ou N95 ou KN95, KF94 dans d'autres pays) est de loin la meilleure protection individuelle contre la contamination. Il protège les voies respiratoires - nez et bouche - contre le virus par sa grande capacité filtrante. L'un de ses avantages est d'englober l'intégralité du visage sans que l'air ne sorte ou ne pénètre par les bords du masque ou autour du nez. En effet, l'efficacité d'un masque dépend de sa filtration mais aussi de son ajustement sur le visage du porteur. Ouvert sur les côtés, le masque chirurgical a l'inconvénient de laisser passer les aérosols. Plus rapidement humide (et donc inefficace), il doit être changé toutes les 4 heures contre 8 pour le FFP2. Enfin, assez lâche, le masque chirurgical est souvent porté sous le nez, ce qui le rend quasiment inutile. C'est pour toutes ces raisons que plusieurs pays européens (Italie, Autriche, Grèce ou certains Länder allemands) recommandent désormais le FFP2 ou l'ont rendu obligatoire dans certains lieux comme les transports en commun et les évènements culturels et sportifs.
Collectif du côté de la science, Pr François Bourdillon, Dominique Costagliola, Pr Willam Dab, Pr Antoine Flahault, Pr Gilles Pialoux, Pr Karine Lacombe...
Le port d'un masque FFP2 "pourrait donner un faux sentiment de sécurité", selon 400 hygiénistes français qui cosignaient une tribune dans Le Monde du 24 janvier 2022. Dès lors que nous sommes dans un lieu clos, pour se protéger d'un virus très contagieux se transmettant majoritairement par voie respiratoire, il est pourtant logique de porter un masque à haut pouvoir filtrant tel que le masque FFP2.
Il est établi par la communauté scientifique internationale, et reconnu par l'OMS, que le coronavirus se transmet principalement par le biais d'aérosols et en lieu clos. Les contaminations se produisent essentiellement en inhalant (par le nez et/ou par la bouche) des particules virales en suspension dans l'air. De son côté, le porteur du virus, en expirant - toujours par le nez et/ou par la bouche -, diffuse un "nuage" de particules infectées qui peut être formé de gouttelettes mais aussi et surtout d'aérosols plus petits qui peuvent rester jusqu'à plusieurs heures en suspension dans l'air, pouvant même contaminer à distance. Le débat sur la transmission aérienne qui s'opposerait à celle par contact, héritée de l'histoire de l'infectiologie depuis la fin du XIXe siècle est anachronique tant le consensus sur le caractère aéroporté de ce virus est désormais admis.
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Face au très transmissible variant Omicron, le masque FFP2 (ou N95 ou KN95, KF94 dans d'autres pays) est de loin la meilleure protection individuelle contre la contamination. Il protège les voies respiratoires - nez et bouche - contre le virus par sa grande capacité filtrante. L'un de ses avantages est d'englober l'intégralité du visage sans que l'air ne sorte ou ne pénètre par les bords du masque ou autour du nez. En effet, l'efficacité d'un masque dépend de sa filtration mais aussi de son ajustement sur le visage du porteur. Ouvert sur les côtés, le masque chirurgical a l'inconvénient de laisser passer les aérosols. Plus rapidement humide (et donc inefficace), il doit être changé toutes les 4 heures contre 8 pour le FFP2. Enfin, assez lâche, le masque chirurgical est souvent porté sous le nez, ce qui le rend quasiment inutile. C'est pour toutes ces raisons que plusieurs pays européens (Italie, Autriche, Grèce ou certains Länder allemands) recommandent désormais le FFP2 ou l'ont rendu obligatoire dans certains lieux comme les transports en commun et les évènements culturels et sportifs.
Même mal ajusté, un FFP2 reste plus protecteur qu'un masque chirurgical
Une étude récente, parue le 7 décembre 2021 dans la revue PNAS, a confirmé l'efficacité des FFP2 pour se protéger du virus et pour protéger autrui. Selon cette étude de modélisation, dans un temps d'exposition de 20 minutes avec une personne infectée et un sujet indemne dans une même pièce, les masques FFP2, lorsqu'ils sont correctement ajustés aux visages, peuvent réduire le risque d'infection d'un facteur 30 par rapport aux masques FFP2 mal ajustés, et d'un facteur 75 par rapport aux masques chirurgicaux bien ajustés. Ainsi, l'étude montre qu'un masque FFP2 mal ajusté demeure plus protecteur pour son porteur qu'un masque chirurgical bien porté, faisant tomber le principal argument avancé par les détracteurs du masque FFP2.
Alors pourquoi une recommandation du masque FFP2 serait-elle "contre-productive" ? Ce message infantilisant nous renvoie en mars 2020 où, en pleine pénurie de masques, la porte-parole du gouvernement expliquait que les citoyens ne sauraient bien le porter. Aussi, penser que l'usage d'un bon masque risquerait de faire oublier à la population d'autres mesures barrières part du principe que les Français ne peuvent pas retenir deux consignes à la fois. Comme si l'on n'était plus vigilant au volant depuis que nos voitures sont équipées de ceintures de sécurité et d'airbags, comme s'il ne fallait pas recommander le port du casque à vélo sous prétexte qu'il donnerait un "faux sentiment de sécurité" à leurs porteurs. Nous sommes bien entendu capables de cumuler accessoires de protection et vigilance, ce qui est la base de la prévention combinée qui a déjà fait ses preuves dans la lutte contre le SIDA. La différence entre un accident de la route et une contamination tient à ce que les accidents de la route sont visibles et leurs causes bien comprises, alors que ce n'est pas le cas pour la transmission de ce virus.
Informer la population sur la base de données scientifiques
Face à une épidémie à incidence record avec un variant hautement contagieux et échappant à l'immunité (post-infectieuse ou vaccinale ancienne) et devant la fatigue de nos concitoyens, l'heure est à réagir efficacement en informant largement la population sur la base de données scientifiques. Discréditer une mesure de protection en la qualifiant de "complexe", voire nocive, est de la quasi-désinformation.
Nous devons bien au contraire promouvoir le masque FFP2 en lieu clos et élargir le public devant en bénéficier via des aides publiques. Le masque FFP2 est déjà remboursé (avec des conditions très restrictives que nous regrettons) aux personnes les plus fragiles (personnes immunodéprimées, mais aussi les personnes les plus âgées "immunosénescentes"), cette mesure devrait s'appliquer à toutes les professions en contact régulier avec du public en lieux clos.
Nous devons surtout sensibiliser les citoyens à la question de l'aération et prendre des mesures ambitieuses en termes de qualité de l'air, répondant au droit de respirer un "air propre" et suffisamment renouvelé (c'est-à-dire plusieurs fois par heure selon les recommandations, avec des VMC efficaces, et en ajoutant si besoin des purificateurs HEPA ou encore des appareils à lumière UV-C à très haut pouvoir virucide qui peuvent représenter une alternative). Le grand enjeu de santé publique de ce siècle qui commence est d'investir dans le circuit de l'air propre, comme cela a été fait aux XIXe et XXe siècles dans le circuit de l'eau propre.
Enfin, il est grand temps de changer radicalement de paradigme dans les relations entre autorités sanitaires et citoyens, en optant pour une communication moins injonctive, s'appuyant sur l'intelligence de la population. Nous sommes collectivement capables de nous protéger dès lors que nous bénéficions d'une information claire, à la fois sur les risques que comporte la maladie de COVID-19, sur la manière dont le virus se diffuse et sur les meilleures façons de s'en protéger. La France peine à sortir du paternalisme médical alors qu'elle s'est engagée sur la voie de la démocratie sanitaire dans les années 2000. Il n'est pas trop tard pour persévérer dans cette voie et opérer cette réforme culturelle.